Me voilà à
peine habitué à mon quotidien ponctué de cours et de montagnes, que je me
retrouve déjà en vacances.
Chouette,
dirons certains. La seule perspective réjouissante à mes yeux étant le voyage que
je compte faire à Vienne. WIEN ! Un rêve de gamine.
Une bonne
partie de mes copains français sont rentrés en France pour les vacances.
Chaque
jour je me dis que je donnerais tout pour ne serait –ce que quelques heures là
bas, en Bretagne, chez moi.
Et je ne comprends toujours pas pourquoi. Je me
sens bien dans cette ville.
Cette peut être cette solitude intérieure qui me
joue des tours.
Les gens qui sont resté à la maison ne se rendent pas bien
compte de ça. On est seul, livré à soi-même ici. On a beau rencontrer des gens,
ce ne sont pas nos familles, ni nos meilleurs amis. Pas encore, du moins. Un mois
c’est trop court. Sauf si on est
irrémédiablement fêtard et qu’on sort tous les soirs, là c’est sûr on est très
vite entouré.
Je préfère m’entourer peu, mais bien.
Perte de
repère totale. Tout est nouveau ici, il faut réapprendre à vivre, nous sommes
tels de petits oisillons ayant vu le jour il y a peu. Je connais ce sentiment par
cœur . Pourtant. Je suis plus d’une fois partie seule, loin, longtemps, en
vadrouille.
Et à chaque fois cette irrésistible besoin de rentrer chez moi me
titille. Parce que je me dis que là bas les choses seront plus simple, que je
serais en sécurité, parce que je connais tout.
Malgré tout, à peine rentrée, il
me faudra repartir dans de lointains contrées, pour mieux savourer le retour.
Instabilité.
C’est grave docteur ? Je ne crois pas encore avoir trouvé ma place dans ce
monde. Je n’ai que 21 ans et où que je me trouve je demeure insatisfaite.
Dans deux
mois, je parcourais ces quelques lignes, et tout aura à nouveau changé. Je
serais heureuse en Autriche, j’aurais du mal à rentrer en France. (ou pas)
Fuite.
L’instinct humain de penser que partir arrange les choses, fait le tri dans les
idées, et redonne instantanément le sourire.
Erasmus est une expérience en
effet extraordinaire. Mais ce que je vis pour l’instant n'a rien de tel. Sauf d’avoir la
chance d’être ici. Nous sommes ici pour étudier avant tout alors pourquoi devrait-ce
être si inoubliable ? j’ai l’impression d’avoir peur d’être déçue. J’ai
l’impression de ne pas profiter.
L’inoubliable
viendra, j’en suis sûre.
En
attendant, je vous fait partager la beauté du paysage qui m’entoure. Découverte
lors d’une « promenade » intensive (un peu trop à mon goût) avec
Blanca et ses amis dans la montagne.
Je vais
commencer par le commencement parce que je me rends compte que vous en avez
loupé des choses depuis ce fameux vendredi.
Le lundi,
rencontre pour les nouveaux Erasmus organisée par l’équipe universitaire,
blabla habituel quoi. Ce qui est important c’est que j’ai enfin pu rencontrer
du monde ce jour-là !
Agathe,
Jérémy, Clémence, Donat…que du français à l’horizon. Et Dad’a, notre slovaque.
Le reste de
la semaine ne fut que lutte contre le système universitaire autrichien pour
mettre mon emploi du temps en place et ALLER EN COURS ! J’y suis enfin
parvenue, mais une fois qu’on y est, on a plus trop envie d’y aller …
Vendredi 12.
Mes nouvelles rencontres m’ont aidé à dépasser le cap de la vingtaine. Nous
nous sommes cuisiné un bon petit repas, dans la joie et la bonne humeur, et c’est
ça qui est bon ! =)
Petit
week-end tranquille, fatigue oblige. Quête d’informations diverses en ville et
visite du Jardin Botanique, qui se trouve derrière chez nous, avec Agathe.
Une deuxième
semaine bien chargée, et éprouvante donc, mais bien meilleure que la première.
On commence à se faire à notre nouvelle vie =)
Et voilà, ça fait 10 jours que je suis à l'autre bout du monde. Et voilà, ça fait 21 ans que je suis sur Terre.
Pfiu. Le temps passe trop vite. Je me sens déjà vieille. J'en ai mal aux genoux.
Un moment que je ne suis venue ici. Ca montre que la vie commence à bouger, non ?! J'ai tellement de choses à raconter, en seulement quelques jours. Il va falloir vous armer de patience, je crois que je vais au moins tout le week-end à finir cet article, parce que le temps me manque. Ce soir, c'est fête :)
En attendant, je vous mets une photo de mes rencontres :)
Notre slovaque, Dad'a & les Français, Jérémy & Agathe
Encore une journée bien active. Héhé. Of, m'enguirlandez pas j'vous aurais au moins rapporter des photos ! =)
D'abord, vous avez Innsbruck sous la neige.
Et la preuve formelle comme quoi je suis bien vivante (et emmitouflée dans ma somptueuse écharpe) : ça, c'est Blanca et moi ! :)
Et puis l'Inn enneigé.
Et y'a ça.
Et ça aussi.
Puis ça.
Nos pieds : Moi & Blanca & Pablo. 2010.
Ouais, ouais, j'suis trop motivée à faire les commentaires alors j'vous en met une mini-palanquée et pi voilà. (Pour ceux qui n'ont pas la chance d'être sur FB où elles sont toutes ^_^)
Alors que je ne devrais n'avoir qu'une chose en tête (vous en parlez m'aide à l'intégrer. Ouais, c'est une nouvelle technique de moi à moi)
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Ah, et peut être me renseigner sur mes futurs cours, accessoirement.
Je craque. Et là je passe pour une folle. (Quoiqu'il paraît que je le suis déjà) Alors avant d'en arriver au stade critique, je vous met un dernier cliché et je vous souhaite une bonne soirée. =)
Première vraie nuit réparatrice depuis que je suis ici, sans toux ni bruit. Ouf ! Ca fait du bien. (je me serais presque cru dans mon lit à moi, à l'autre bout du monde)
Et au réveil, SURPRISE ! Les rues sont recouvertes d'un manteau blanc, et les flocons dansent dans une harmonie parfaite. Waouh ! C'est encore l'hiver ! :)
Hier, j'ai enfin réussi à faire mon expédition IKEA. J'ai pris le bus toute seule et tout...et ne me suis pas perdue ! Avant que je ne sorte, je me suis dit "Chouette, y'a du soleil, je suis pas obligée de mettre un gros manteau". Tu parles, j'ai enfilé mon poncho par dessus un petit gilet, et quand je suis sortie, Brrrrr ! Malin, tiens. J'ai dévalisé leur rayon Cuisine, c'est fou le nombre de trucs dont on peut avoir besoin. Et ça a beau être IKEA, ça fait quand même mal au portefeuille... J'ai adoré la séance "montage de casserole/poêle"-au-couteau-pour-visser-parce-que-qui-pense-à-emmener-un-tournevis-en-erasmus-hein-qui ?! Je vous parle pas de la bancalité de mes manches. Tant pis, ils attendront cet été. Heureusement que tout ça me servira à Rennes ! J'ai fait un bond en arrière en jetant un oeil sur les notices, je me serais cru en train de faire un TD de merde de Toudic, en OTP, à rédiger une notice IKEA. Ca fait peur !
Aujourd'hui je vais découvrir (pour de vrai) la ville avec ma coloc Blanca, et son pote Pablo. Wouh, plein d'espagnols. J'espère que ça va le faire. Et qu'on va pas avoir trop froid sous la neige.
Bon. Quatrième jour dans l'arène. Ce matin, quand je suis sortie, il neigeait :) De tout petits flocons qui se faufilent entre les mailles de mon écharpe verte, pourtant épaisse. Le ciel était blanc de nuage mais le soleil était bien là, caché, prêt à montrer son bout du nez.
J'ai découvert la ville encore un peu plus, en découvrant des petites rues, des petits détails, et même des raccourcis ! J'ai même réglé quelques petites merdes administratives.Bon. C'est pas fini, mais presque.
J'aime cette ville. Le plus bel endroit, c'est au bord de l'Inn. Il est trop beau! Vous me direz, ce n'est qu'un fleuve, mais rien à voir avec la Loire ou même la Seine. Il a une superbe couleur bleue claire, glacée et translucide. L'eau est pas profonde donc il a un petit air de torrent. J'ai même découvert une petite plage. Enfin, un petit banc de sable beige au milieu des cailloux. Y'a un petit escalier pour y accéder, mais bien sûr une porte pour y empêcher l'accès. Haha, il ne me connaisse pas, ce n'est pas ça qui va m'arrêter. =)
C'est paisible, les oiseaux chantent. Même les arbres poussent au mur. Et toutes ces maisons colorées au bord de l'eau. Finalement, l'autre bout du monde, c'est beau.
Mais un peu trop solitaire à mon goût. Ouais, ça manque un peu les amis dans le coin. C'est là que tu te dis, Saint Internet ! Et même pas de Maman-chérie pour soigner les bobos. Snif. Alors, je pense à vous. Et je me dis qu'une fois que les cours auront commencé ça ira mieux. Alors voilà, moi je bouhtchoutte. :)
Ayant survécu à ce long voyage, me voilà enfin à destination, dans l'endroit qui va être chez moi pendant plusieurs moi.
Le responsable en personne m'accueille, super gentil, en grand sauveur ! (surtout pour porter les valises. Je comprends pas, lui il gère l'énorme à une main en téléphonant, et moi je peine à deux mains. Naja.) On règle les papiers, blablabla. C'est marrant, quand il s'adresse à moi, il parle allemand. Mais quand il est au téléphone par exemple, il parle autrichien ! " Mais tu t'es toi même moqué de moi parce qu'en Autriche ils parlent allemand et pas autrichiiien...!!" Weiss ich doch ! Mais là différence majeure, comme on m'avait prévenu, c'est l'accent. Mouef. Autant vous dire tout de suite que je comprends pas grand chose à l'autrichien quoi. Ce qui c'est encore plus marrant, c'est la fin de notre conversation : mêlée d'allemand - anglais - français. j'aime :)
Après quelques erreurs de calculs, me voilà chez moi.
Chambre 331, 3ème étage.
Description en même temps que les photos, it'll be better.
C'est cosy. Assez grand, contrairement à ce que je pensais, pour deux. Oui, parce qu'on partage ! Et c'est pas plus mal. On a pas mal de rangement, une mignonne petite salle de bain. Great quoi. Ma coloc' s'appelle Blanca. Elle est espagnole et vient de Séville. Elle est un peu plus vieille que moi et étudie la médecine (il me semble). Super gentille ! :) Très à l'aise, on parle pas mal, du coup je suis plus à l'aise.
Oui, parce que je suis encore un peu dans ma bulle en ce deuxième jour autrichien. Humpf. La première nuit n'a pas été aussi reposante que nécessaire, alors la journée a été calme, je me suis contente d'un petit tour au soleil et de quelques courses au Spar d'à côté. Demain, une grosse journée m'attend, entre règlages administratifs et visite de la ville (et d'IKEA!) ! Espérons que je sois guérie.
Quelques clichés pour vous donner un petit aperçu :)
La vue du pont Universitätsbrücke. (en face de ma cité)
Au milieu, ma cité, Rössl in der Au. Derrière, la montagne.
Départ le Samedi 27 février donc, à 12h40, de ma petite contrée mendonnaise, après une soirée d'aventures ...
Direction Paris. Avec Maman, on rejoint ma soeur Raph. Une fois mes bagages posés, petite visite (difficile, pas assez dormi :p) du quartier chinois dans le 13e, dégustation dans un restau vietnamien, et ciné aux Gobelins "A Single Man".
Dimanche 28. Après un gros dodo, direction l'expo sur les requins à l'Aquarium de la Porte Dorée. Ma-gni-fi-que ! Hallucinant tous les petits (ou gros) poissons et petites (ou grosses) bestioles) qui peuvent encore exister. On se régale. :)
20h20 Départ de la Gare Paris Est, direction Munich. Enfin, c'est ce que je croyais.
Jusqu'à ce qu'à 5h du matin, une gentille voie nous réveille au micro pour nous annoncer...: " Nous sommes désolé de vous réveiller si tôt, mais nous allons devoir évacuer le train..." Alors là tu flippes pas du tout, t'as pas la tête dans l'cul d'avoir à peine dormi dans leurs couchettes inconfortable, dans une chaleur étouffante, alors que t'as même pas toussé de la nuit quoi. Et le meilleur reste à venir. "Les voyageurs se rendant à Munich devront prendre une correspondance pour Strasbourg à 6h30 voie 7..." Là tu regardes l'heure, il est 5h07, t'es censée 2 heures plus tard être en train de prendre un petit dej' tranquille avec tes copines à Munich. BEN NON ! Tu vas devoir te taper une journée de train supplémentaire, prendre 4 correspondances au lieu de 0, te trimballer tes deux énormes valises à travers l'Allemagne alors que tu tiens déjà plus debout. Et te plains pas hein, ils font au mieux ! Résultat ? Ah oui, parce qu'en fait, on a fini par savoir qu'on était arrêté à Metz. (ça tombe bien, moi qui était jamais allé dans cette ville, maintenant je peux dire que si. Dommage, j'ai vu que la gare.)
Metz - Strasbourg. 1h30 d'attente à Metz, 1h30 de train. Strasbourg - Stuttgart. 1h45 d'attente à S, 1h15 de train. Stuttgart - Munich. 5 min chrono pour aller de la voie 3 à la 16. 2h30 de train. Munich - Innsbruck. 1/2h d'attente à M, 3h de train.
Lundi 1 Mars, 17h23 > J'suis arrivéééééééééééééée ! Euh, j'prends quel bus ? Heureusement, je me souviens de quelques mots d'allemand, et certains conducteurs de bus sont des anges. 1/2h plus tard me voilà devant la cité universitaire Rössl in der Au. J'ai de la chance, c'est le responsable qui m'accueille en personne ! OUF ! Je peux respirer.
Moi je dis, 7 villes en 2 jours et demi, c'est la classe ! Heureusement qu'ils existent encore des hommes bons dans ce bas monde, sinon je pense que je m'en serais sorti avec un peu plus qu'une fatigue extrême et une collection de bleus. =)
Parce qu'on ne distingue plus les meubles sous les piles de vêtements, parce que vivre dans un capharnäum est devenu un mode de vie, parce que les post-its & les check lists sont vos meilleurs amis, faute de mémoire...
2 jours, et c'est parti. Ce n'est plus qu'une question d'heure me direz-vous.
Ne pas être triste. Ne rien regretter. Juste profiter. Et se dire que ça sera juste inoubliable.
Un semestre Erasmus à Innsbruck, en Autriche. Ca va donner. Il ne vous reste plus qu'à ouvrir grand les yeux et scruter la toile les enfants. :D